observatoire des sondages

Nicolas Sarkozy et François Hollande à égalité : une manipulation avouée

dimanche 5 février 2012

Encore un épisode de coproduction frauduleuse pour l’Ifop et le Journal du Dimanche, suivi par l’AFP, et donc bien d’autres, qui ont réussi à faire monter artificiellement les intentions de vote de Nicolas Sarkozy au niveau de celles de François Hollande : 33% (Le JDD, 4 février 2012). Le procédé est grossier : supprimer toute la concurrence à droite avec une offre dite « resserrée », doux euphémisme qui consiste à éliminer avant le premier tour Marine Le Pen, Dominique de Villepin, Christine Boutin, Hervé Morin, Corinne Lepage [1]. En somme en attribuant à Nicolas Sarkozy presque son score de second tour dès le premier, l’Ifop n’évoquant pas, significativement, de second tour. Tant qu’on y est pourquoi ne pas "resserrer" l’offre à un candidat unique : Nicolas Sarkozy ?

Comment ne pas s’interroger sur l’usage d’un tel procédé comparable à celui qui avait amené, en mars 2011, Marine Le Pen en tête des intentions vote au premier tour de l’élection présidentielle, devant Nicolas Sarkozy et Martine Aubry, Harris Interactive ayant choisi à l’époque de ne pas tester l’hypothèse de Dominique Strauss-Kahn, donné favori par tous les autres sondeurs (Le Parisien, 6 mars 2011) [2]). Panique à bord ? Défaut de ressources crédibles ? Toujours est-il que l’absence de scrupules en vient à faire avouer le procédé du push poll par l’Ifop : "Avec un 33-33 au premier tour, cela laisse plus d’espoir au président sortant pour le second. La dynamique Hollande serait cassée" (Frédéric Dabi, Le JDD, 4 février 2012). Une question pour sourire : la commission des sondages va-t-elle enfin s’émouvoir de cette ultime manipulation ? Probablement pas la dernière, ni peut-être la plus grotesque.


[1Au prétexte que les 500 parrainages pourraient leur faire défaut.

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