Après le sondage TNS Sofres commandé par le ministère des droits de la femme dont les résultats avaient été si peu satisfaisants qu’il a été soigneusement caché (cf. Prostitution : cachez ce sondage...) un sondage CSA-BFM-TV, publié confirme l’hostilité des sondés à la sanction des clients : 68% se déclarent opposés à cette disposition (27 novembre 2013). Ce qui ne semble pas impressionner les représentants du peuple d’habitude si prompts à invoquer les sondages (cf. AFP, 28 novembre 2013). Ils le devraient pourtant en bons politiques en observant les corrélations entre les réponses des sondés et leurs préférences partisanes.
Les sympathisants de tous les partis, PS inclus (55%), se déclarent majoritairement hostiles à la sanction pénale du client. Les sympathisants du Front de gauche (72%) comme ceux de EELV (81%). Il est vrai que dans ce dernier cas les effectifs sont probablement très faibles. Quant aux partis d’opposition de droite, les sondés sympathisants de l’UMP y sont défavorables à 71%, ceux du FN à 79 %. Des élus peuvent donc aller à l’encontre d’une majorité de leurs électeurs potentiels sans pouvoir espérer le ralliement d’aucun des sympathisants de l’opposition. Les minorités éclairées prêtes à changer les masses ignorantes, cela semblait appartenir au passé et allait avec un certain mépris de l’élection. Venant d’élus, cela ressemble fort à un suicide politique. Il y faut une sacrée force de conviction. On aimerait qu’il en fut ainsi sur d’autres sujets. Et même sur ceux qui obtiendraient l’assentiment des citoyens.