Le 5 juillet 2019 l’Opinion annonçait qu’il s’était procuré un sondage confidentiel de l’Ifop donnant Cédric Villani vainqueur au second tour des municipales parisiennes face à la maire sortante Anne Hidalgo. Benjamin Griveau (ex-porte-parole du gouvernement) autre candidat LREM déclaré, et donné favori pour l’investiture officielle, serait quant à lui battu.
Un sondage confidentiel « jusque là » comme l’affirme avec candeur le quotidien qui lève le secret en dévoilant sa teneur ? De fait un sondage confidentiel le reste très rarement quand les résultats arrangent, et le demeure quand ils ne sont pas bons. Sauf à « les bidouiller » comme ceux qui « consacraient » Jean-Marc Roubaud favori des prochaines municipales à Avignon, publiés le 1er mars 2019 par La Provence [1]. Mais dans le cas présent l’Ifop, dont les propos sont cités, semble garantir les résultats [2]. Certes, ils n’ont aucune valeur puisqu’ils restent à l’intérieur des marges d’incertitude (dans tous les cas 51 % contre 49 %) soit égalité parfaite et sont sans intérêt à un an du scrutin. Sauf à gagner la primaire au sein de LREM.
On apprend que c’est le candidat donné vainqueur, Cédric Villani qui a commandé le sondage. Pour quelqu’un se revendiquant de sa qualité de scientifique (lauréat de la médaille Fields en 2010, l’une des plus prestigieuses récompenses en mathématiques), c’est inquiétant. Comme la confidentialité du sondage, c’est un scientifique quand cela arrange, et un politique sinon.
Le sondage n’est plus confidentiel et la Commission des sondages devrait logiquement s’en saisir en pleine torpeur estivale. Le statut des sondages confidentiels n’en est pas moins problématique puisqu’ils ne demandent qu’à fuiter au regard des intérêts des commanditaires et de leurs soutiens médiatiques. Et comme seule la titraille est lue, nul ne saurait en douter, le sondage est favorable à son commanditaire. Il ne manquerait plus que de dépenser de l’argent pour rien.