Dans le cadre de la troisième édition du Forum Mondial Science et Démocratie qui se tiendra à Tunis du 23 au 25 mars 2013, l’Observatoire des sondages animera une table ronde intitulé Sondages et citoyenneté. (Université de Tunis - Faculté des Sciences Humaines et Sociales de Tunis, 24 mars 2013 - 15 h00 - 18h00 [1])
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Les sondages d’opinion abondent dans les pays occidentaux et s’étendent progressivement au reste de la planète. L’utopie de George H. Gallup subsiste sans doute dans l’expression de démocratie d’opinion. Encore une fois, les choses sont moins simples et moins positives. Erigée en principe supérieur de légitimité, l’opinion publique n’est pas pour autant naturelle et spontanée. Il ne suffit pas de demander aux gens ce qu’ils pensent pour le savoir. Les sondages sont une ressource politique et un produit marchand qui sert d’abord ceux qui les font et les paient. Il n’y aurait donc rien de plus faux que de croire qu’ils servent les citoyens qui découvrent ce qu’ils sont censés penser dans les médias. Confrontés à cette réalité de la présence croissante des sondages dans nos sociétés, il faut penser leur usage citoyen en commençant par généraliser les moyens techniques et intellectuels de compréhension. Sauf à subir une nouvelle fois la confiscation de la parole par les doxosophes, professionnels de l’opinion publique, qui s’en prévalent pour parler en son nom.