Il est des formules de rhétorique qui ne s’usent jamais. "Trop de ... tue....".
« Trop de démocratie peut tuer la démocratie. Parce qu’on en arrive finalement à faire en sorte que des candidats qui pèsent 0,7 % voire moins aient le même temps de parole, la même exposition que des candidats qui pèsent 30 %. Donc c’est vrai que à mon avis ça amoindrit et ça affaiblit le débat démocratique paradoxalement en voulant justement l’améliorer. A mon avis c’est une règle qu’il faudra revoir ». (Albert Ripamonti, directeur de la rédaction d’i>télé, C dans l’air, France 5, 10 avril 2012)
"Trop de démocratie peut tuer la démocratie" assure le directeur de la rédaction d’i>télé. On aimerait que les journalistes réfléchissent à leurs formules. Trop de journalistes peut-il tuer le journalisme ? Trop de sottise peut-il tuer la sottise ? Les législateurs qui ont conçu les règles d’égalité dans la lutte électorale dès le 19e siècle se sont-ils trompés à ce point en prétendant que les inégalités sociales interdisaient le débat démocratique. Il est quand même étonnant que les journalistes ne s’inquiètent pas plus de l’omniprésence des mêmes personnes sur les plateaux. Comment peuvent-ils être dérangés par cette petite parenthèse du temps légal de campagne ? Et si c’est une règle qu’il faut revoir, sur quel critère. On le voit encore apparaître : par les sondages. Grand progrès assurément.