Interrogé par Les Echos (19 août 2015) sur les conseils qu’il donnerait à François Hollande - qui ne les lui demande pas - le sondeur d’Odoxa Gael Sliman ne rechigne pas. Point de départ : l’impopularité du Président. La corriger, c’est faire la politique que l’opinion attend : « jamais les Français n’ont été aussi favorables, dans les enquêtes (!), à cette politique sociale-libérale, pro-entreprise ». On se demande quelle prudence sémantique a fait accoler sociale à libérale. Pour qu’on ne s’y trompe pas, le sondeur éclaire puisque le « mauvais choix » serait de faire des concessions. Les conseilleurs ne sont pas les payeurs les autorisant à adopter les postures les plus fermes : il faut « mécontenter les écologistes et la gauche de la gauche ».
On se demande où le sondeur a pris ses leçons de science politique. On peut supposer qu’il ne sera pas suivi par des professionnels de la politique qui savent que leur perte d’anciens électeurs ne sera pas compensée par le ralliement de nouveaux électeurs depuis longtemps hostiles. Ceux-ci ont déjà des candidats. Mais peu importe, cela a du moins le mérite de satisfaire le quotidien économique. Et les sondeurs ne sauraient être contrariants qui mettent la popularité au-dessus de tout - ils la mesurent - puisque selon eux, elle est censée déterminer le résultat des élections. Et que la politique, c’est gagner les élections. Au moins ne se perd-on pas dans la complexité des choses. Misère de la politique.