Les charges patronales sont une entrave à la compétitivité des entreprises entend-on sur toutes les ondes et dans toutes les colonnes. Les Français seraient d’accord. Les sondés le sont déjà selon un sondage TNS Sofres (i>télé, 5 octobre 2012) : 61% ont estimé que "le coût du travail constituait un frein à la compétitivité des entreprises". Surtout les retraités et les cadres supérieurs ! De quoi rassurer le gouvernement actuel après le précédent et surtout conforter le Medef qui le répète depuis des décennies. Ils seront plus sensibles au chiffre qu’à sa signification, en l’occurrence son absence.
Question unique : "Certains disent que le coût du travail (c’est-à-dire les salaires et les cotisations patronales) constitue aujourd’hui un frein à la compétitivité des entreprises françaises. Êtes-vous tout à fait d’accord, plutôt d’accord, plutôt pas d’accord ou pas d’accord du tout avec cette affirmation ? "
Sans signification ? C’est à peu près ce que dit un sondeur inhabituellement critique sur son travail : « en l’absence d’autres déclarations, ces chiffres ne préfigurent en rien de la légitimité ou de l’acceptation d’une éventuelle baisse du coût du travail et des modalités de compensation afférentes, les Français partagent donc le diagnostic que semble avoir posé le gouvernement d’un coût du travail handicapant pour la compétitivité française ».
Les affaires se corsent quand il faut savoir qui va payer. L’Ifop s’est chargé (malicieusement ?) deux jours plus tard de rappeler, par une nouvelle question unique, l’hostilité des "Français" à l’augmentation de la fiscalité sur leurs revenus via une hausse de la CSG (salaires, retraites) (Sud-Ouest Dimanche, 7 octobre 2012).
Question : "Dans le but de favoriser l’emploi et la compétitivité des entreprises françaises et de baisser le coût du travail, le gouvernement envisage de diminuer progressivement au cours des prochaines années les charges sur les salaires payées par les entreprises, cette baisse serait compensée par une hausse de la CSG payée par les Français sur leurs salaires, leurs retraites et leurs revenus financiers.
Personnellement seriez-vous favorable ou opposé à ce projet ?"
Devinez...