Comme l’a souligné le Canard Enchainé (mercredi 23 février 2011) rien n’est moins naturel que cet emballement médiatique, derrière la promotion, la société de conseil en marketing et de publicité Euro RSCG, dont certains membres travaillaient déjà pour Nicolas Sarkozy en 2007. Les bonnes fées du marketing sont donc nombreuses à se pencher sur l’avenir présidentiel de DSK. Pour quoi faire ? Il faut presque faire un effort pour remarquer que l’intéressé, n’a à proprement parler rien dit, sauf que contraint par sa fonction de directeur du FMI, il ne pouvait rien dire. Singulière politique qui consisterait à séduire sur le seul nom du chef, car les techniques du marketing politique ne sont pas du tout innocentes. Elles retrouvent les vieilles recettes de la droite traditionnelle, celles des notables qui ne faisaient même pas campagne ni ne publiaient de profession de foi, tant le vote était pour eux la ratification de l’autorité sociale évidente (cf. André Siegfried) et cet appel à la confiance générale dans la personne du chef ce que Max Weber appelait fides implicita, qui a largement inspiré le culte du chef sur lequel le fascisme et le nazisme ont fait leur fortune.
Sans en être arrivé là, il est tout bonnement affligeant que des dirigeants politiques et leurs conseillers en communication ne sachent pas ce qu’ils font. Pour l’heure ils ne font que tuer la politique démocratique, comme débat d’idées, de solutions, de références, de raison, dont on sait qu’elles n’ont jamais été dans les mains d’un homme.