Ainsi de cette question sur l’immigration :
Q. Êtes-vous favorable ou opposé à ce que les migrants qui arrivaient par dizaines de milliers sur les côtes grecques ou italiennes soient répartis dans les différents pays d’Europe et à ce que la France en accueille une partie ? (Ifop-Atlantico, 20 juin 2018)
On peut supposer que les sondés savent que des immigrants traversent la Méditerranée pour aller en Europe, principalement en Italie, en Grèce, comme le sondeur a cru utile de le préciser, et qu’ils devraient être répartis dans les pays européens, mais voilà qui pose problème et qu’ils sont nombreux. Préciser quelques dizaines de milliers est-il exact alors que les flux ont évolué et utile alors que les sondés devraient en avoir une idée au moins approximative.
Dans ce type de précision approximative, que peut plaider le sondeur ? Le souci d’informer minimalement ? Mais à quoi bon demander à des gens s’ils ont besoin d’informations aussi élémentaires ? Le sondeur peut plaider l’effet de réalité : ne pas faire de l’immigration un enjeu abstrait mais bien une question concrète et en outre une question qui implique chacun. Mais où est la limite ? Faut-il préciser dans quelle localité dans quel quartier les immigrés seront-ils logés ? Près de chez vous par exemple. On peut même supposer que des précisions différentes donneraient des résultats différents. Jusqu’où ? L’expérience ne sera pas tentée. Cela produirait de la confusion dans la précision arithmétique.