Le référendum grec du 5 juillet 2015 est pourtant exceptionnel par l’ampleur de l’écart entre sondage et élection. De l’ordre des records du Guinness. Le référendum est pourtant la consultation électorale la plus facile pour les sondeurs. Qu’on en juge.
Le « non » a obtenu 61,31 % des suffrages. Or, un ultime sondage avait annoncé que le « oui » venait de passer en tête : « Un nouveau sondage sur l’issue du référendum de dimanche en Grèce […] conclut vendredi à un léger avantage pour le « oui » avec 44,8% tandis que le « non » recueillerait 43,4%. Ce sondage, réalisé par un institut respecté, Alco, et que publie vendredi le journal Ethnos, fait état de 11% d’indécis » (Reuters, 3 juillet 2015). « L’information » a été reprise par toute la presse européenne. Peu importe que la différence soit insignifiante à l’échelle des marges d’incertitude. On est si loin du compte qu’il faut bien se demander comment un sondeur peut se tromper à ce point. Il est significatif que l’agence Reuters évoque un « institut réputé ». On aurait en effet pu suspecter une manipulation… Cela ressemble pourtant étrangement à un « croisement des courbes » auquel l’Ifop avait essayé de faire croire les Français à la fin de la campagne présidentielle de 2012 (cf. Tentative de putsch sondagier). Faute de transparence, faute d’explication, on est encore une fois condamné aux conjectures.