Le nombre de personnes emprisonnées en France a très faiblement diminué sur un an (66 270 écroués détenus au 1 janvier 2015 soit 1.2% par rapport à l’année dernière, AFP, 31 janvier 2014). Difficile et prématuré d’attribuer cette baisse à la politique pénale revendiquée par la ministre de la justice Christiane Taubira, et à la loi qui porte son nom promulguée le 15 août 2014. Les prisons françaises demeurent néanmoins surpeuplées.
Mais pour Odoxa et ses internautes, cela importe peu. Qu’ils aient été informés ou non de cette légère diminution, la ministre de la Justice n’est pour eux pas assez sévère contre la délinquance (Le Parisien-I>télé, 14 février 2014). Ni d’ailleurs contre le terrorisme. Un mois après les attentats le sondeur n’a pas su résister à la tentation d’y ajouter ce thème. Faut-il comprendre que les sondés imaginent que les décisions des tribunaux relèvent également de la ministre ? Vu l’intitulé de la question et en l’absence totale de la moindre raison d’une telle appréciation, on peut le « craindre ».
De quoi froisser la très grande majorité des magistrats qui luttent pour leur indépendance vis à vis du pouvoir politique. Nous voilà renseignés si besoin était sur l’incompétence des sondés en la matière, du moins une partie. Etrange conception de la justice contemporaine que celle de ces internautes, nourris peut-être de vagues souvenirs de leurs cours d’histoire de France, le temps où pour eux la justice était rendue sous un chêne par le roi. A moins que cette conception ne soit celle d’Odoxa, fidèle ce faisant, comme tout sondeur, à sa conception de la politique réduite à la seule personne des dirigeants et saupoudrée de considérations psychologisantes. La deuxième question du sondage le confirme.
Là encore aucune explication relative au « handicap » supposé n’est demandé. Le sondeur on l’avait compris n’en a strictement « rien à faire ». Le principal étant de recueillir et d’agglomérer les ressentiments des sondés sur Christiane Taubira.