On en subodore les motivations. L’ennui devrait être que les chiffres sur lesquels s’appuie l’opération sont faux. Ou plutôt sont le produit artefactuel de la méthode [1]. Sur deux points au moins.
Le premier est la méthode du sondage en ligne. On sait que le sondage en ligne ne donne pas les mêmes résultats que les sondages par téléphone. Ils permettent en tout cas d’interroger comme les sondeurs le font actuellement par des simulations confrontant des hypothèses multiples de compétition difficiles à « administrer » oralement. Croit-on que les sondés soient les mêmes en ligne et par téléphone ? En l’occurrence, ceux qui répondent spontanément aux sondages en ligne connaissent suffisamment les personnalités qui ne sont pas encore candidats pour répondre. Quel intérêt de s’abstenir ? On remarque donc le faible taux de non réponses comme si tout le monde dans la population française connaissait Emmanuel Macron, avait un avis sur lui.... et les autres. Tant pis, cela fait des chiffres.
Le deuxième biais est inhérent à ce type d’enquête. Il surévalue les candidats se trouvant dans une position assez ambiguë pour rallier des suffrages opposés. En l’occurrence, Emmanuel Macron est assez « à droite » pour séduire des sympathisants de droite heureux de trouver un candidat situé à gauche mais si ressemblant à un candidat de droite et des sympathisants de gauche désespérés de trouver un candidat crédible dans leur camp. Sans parler de ceux qui se sentent compris par les affirmations du « ni droite, ni gauche ». L’ambiguïté est ainsi rentable sondagièrement. Electoralement, c’est une autre affaire mais chaque chose en son temps.