Pascal Perrineau : « Pourquoi priver les Français de cet élément d’information parmi bien d’autres qui est celui de savoir où on en est en terme de rapports de force ? Qu’est-ce que ça a de choquant ? Vraiment, moi je trouve qu’il n’y a aucune réponse convaincante là-dessus. Dans une course cycliste, les cyclistes pédalent plus ou moins vite en fonction, en effet, de ce qu’on leur donne comme information sur untel s’est échappé, untel est en queue, untel est en milieu de peloton, hein ? Donc, qu’est-ce qu’il y a véritablement de choquant, d’un point de vue démocratique ? Est-ce qu’il y a une aliénation de l’électeur, à savoir quel est le rapport de force ? Et rassurez-vous, ou plutôt inquiétez-vous, s’il y avait pas les sondages, ce serait quoi ? Hé bien, ce serait ceux qui se présentent comme les interprètes naturels de l’opinion publique, vous auriez tel journaliste, tel intellectuel, tel sociologue qui vous dirait : "voilà ce que pense l’opinion publique". Moi, personnellement, tout à fait modestement, je préfère que ce soit des instituts qui mesurent l’état de l’opinion publique sur un échantillon représentatif de la population électorale française. » (Pascal Perrineau, "Les éliminés mènent la danse", C dans l’air, France 5, 24 avril, 2012)
On nous a rapporté que Pascal Perrineau était professeur agrégé de science politique à Sciences-Po Paris.