La fébrilité qui règne au sein de l’UMP et notamment au sein des partisans de Nicolas Sarkozy est contagieuse. C’est au tour des sondeurs et en particulier de l’Ifop de manifester quelque inquiétude quant au score final de l’élection à la présidence du parti. Elle devrait selon tous les sondages effectués depuis la destitution de Jean-François Copé, ils sont légion, échoir à l’ancien Président de la République. « La réalité est qu’il n’y a pas de sondages sur cette élection mais seulement des questions sur les préférences », lâchait dans un moment de sincérité Frédéric Dabi (Ifop) trois jours avant la tenue du scrutin (Le Monde, 25 novembre 2014).
Le problème ? Elémentaire, toujours le même, aucune distinction n’est faite entre les sondés qui vont réellement pouvoir voter et les sondés se déclarant sympathisants sans plus de précision. Dans le cas de l’UMP les adhérents seuls habilités à désigner le président. Autrement dit, on n’interroge pas les bonnes personnes. Les sondeurs ne disposent pas en effet des fichiers d’adhérents des partis à partir desquels ils pourraient constituer des échantillons éventuellement pertinents.
Cet obstacle rédhibitoire les empêchent-ils de sonder ? Non bien sûr. Si les résultats "ressemblent" par miracle à ceux qui ont été annoncés, c’est gagné, et les sondeurs peuvent crier victoire. Si les résultats divergent massivement voire comme lors du précédent scrutin (cf. Les sondeurs et la primaire UMP : l’autre fiasco, aidés il est vrai par les fraudes) sont contraires aux prédictions tant pis et surtout motus. Ils pourront encore exciper des cyber-attaques du site de l’UMP (AFP, 29 novembre 2014). "C’est à la qualité de ses outils que l’on reconnait un bon professionnel" (dicton populaire).