Une semaine à peine après l’aveu du ministre du travail, françois Rebsamen, de l’échec de la lutte contre le chômage, Viavoice qui n’avait pas participé à la danse des sondeurs du début septembre publie le énième sondage sur la diminution des prestations chômage. Une large majorité des sondés se prononce une fois encore pour la baisse des allocations aux chômeurs, les plus riches cette fois (69%), et toujours pour leur suppression à ceux qui refuseraient trois propositions d’emploi successives (63%). Un résultat sans surprise, la plupart des sondés (rémunérés, sondage en ligne) n’étant pas concernée par ces mesures. Comme d’habitude pas le moindre mot sur les dites propositions d’emploi et leur refus supposés. Ainsi non content de poser des questions qui ne se posent pas à la majorité des sondés le sondeur pointe un faux abus et des fraudeurs hypothétiques désignés pudiquement comme « ceux qui se comportent de façon non vertueuse » (cf. François Miquet-Marty, Les Echos, 30 octobre 2014). Mais peut-on être qualifié de « personne non vertueuse », en clair de fraudeur, si les propositions faites sont inacceptables [1], ou mieux, comme souvent, inexistantes ? On connait au moins la réponse des commanditaires de ce sondage, une banque (la BPCE) et un quotidien économique néo-libéral (Les Echos) que France-Info, radio publique, s’est chargée de diffuser sur les ondes.
Propos de sondeurs : chômeurs = fraudeurs
vendredi 31 octobre 2014
[1] Par exemple sans rapport avec les compétences, ou très éloignées du lieu de résidence et de vie.