observatoire des sondages

Quand la réponse est dans la question : le percepteur, le réchauffement climatique et les sondés

vendredi 4 septembre 2009

Les sondeurs enfoncent souvent les portes ouvertes, aussi souvent accompagnés par les médias. Un récent sondage TNS Sofrès-Europe1-Logica sur la taxe carbone en donne un nouvel exemple [1].

Etait-il besoin de demander aux sondés s’ils sont favorables à un nouvel impôt ? ». La réponse est « non ». Qui peut souhaiter un nouvel impôt sinon avec la garantie qu’il va en être exempt ? Dans un autre temps de croyance naïve à la démocratie, les dirigeants et commentateurs y auraient peut-être vu un argument pour renoncer à la réforme. En un temps de cynisme managérial et élitiste, c’est plutôt un argument pour établir le bien fondé du projet.

Quel projet ? Les sondés affirment qu’ils le connaissent mais peuvent-ils dire autrement puisqu’ils ont accepté de répondre ? Tant pis s’il n’est pas encore précis. Les sondés sont moins ridicules que les sondeurs qui leur posent des questions sur des sujets aux réponses si prévisibles et les commentateurs qui dissertent doctement sur la production comique d’une opinion publique. En si bon chemin, aucun ne doute de l’intérêt de cette autre réponse au même sondage : en majorité, les sondés considèrent qu’ils ne gaspillent pas l’énergie [2]. Une information eut été intéressante mais justement, on ne saura pas combien de personnes contactées ont refusé de répondre ?


[1Pour les résultats et les commentaires du sondage cf. l’article de Libération et le site de la Sofrès.

[2Même les entreprises, dans des proportions moindres il est vrai, sont « épargnées ». Une majorité des sondés reconnaissant toutefois que ces dernières ne commercialisent pas suffisamment de produits économes en énergie et à des prix dits raisonnables.

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