Cela aurait pu être, malgré les persistances, une bonne nouvelle. Aurait ? En effet, le diagnostic posé par la CNCDH repose sur des déclarations de sondés interrogés en face à face dans le cadre d’une enquête conjointe menée par Ipsos et le SIG (Service d’Information du Gouvernement). Autrement dit une majorité de "Français" (en fait 54% des sondés) ne sont pas racistes parce qu’ils l’affirment. Et bien sûr il faudrait les croire sur parole. La commission n’en est pourtant pas certaine : « Il semble que, depuis la vague récente d’attentats, la société française refuse les amalgames et valorise l’acceptation de l’autre ». Mais ses doutes en restent là.
L’impossibilité d’avoir accès au seul questionnaire de l’enquête, y compris sur le site du sondeur, ne nous permet pas pour l’instant une critique plus approfondie, mais est-ce bien nécessaire quand la présidente de l’institution estime sur la foi des simples déclarations de sondés que "la peur du terrorisme a créé plus de cohésion nationale qu’elle n’en a démoli (...) Même l’État d’urgence n’aurait pas entamé cette dynamique positive” (cf. ibid). On pourrait en rire si le sujet n’était pas aussi grave.