Thierry Arnaud (chef du service politique de BFMTV) : « Alors un dernier mot rapide Bernard. Evidemment on n’a pas pu interroger les Français sur les frappes en Syrie puisqu’elles sont intervenues après l’enquête que vous avez conduite pour BFMTV. Qu’est -ce qu’on peut dire simplement de la manière dont l’opinion est susceptible d’appréhender cette première intervention ordonnée par Emmanuel Macron ? »
Bernard Sananès (Elabe) : « Oui vous avez raison on n’a pas d’enquête, on le fera peut-être dans les jours prochains. D’abord il y a sans doute une émotion très forte qui a été de marquer l’opinion après ces images des enfants atteints par des frappes chimiques. Ensuite, il y a sans doute un soutien traditionnel à une exception près, l’Irak, aux interventions militaires de la France. On fait bloc derrière l’armée. Mais il peut y avoir la crainte que l’on soit impliqué dans ce conflit. J’allais dire s’il ne s’agissait que d’une seule opération, sans doute, je peux me tromper, que cette opération sera soutenue, mais s’il s’agissait d’opérations répétées peut-être que le doute gagnerait l’opinion ».
Conclusion : (pré)dire l’opinion sans sondage. Sans doute l’archétype du sondeur contemporain.