Deux ans après l’adoption chaotique de la loi dite Hadopi, réglementant la diffusion et le téléchargement d’œuvres culturelles sur internet, l’hostilité à la loi se serait largement dissipée et les pratiques des internautes auraient évolué dans le bon sens selon un sondage en ligne, et donc rémunéré, effectué par une entreprise de marketing (Toluna), elle-même commanditée et payée par le ministère de la culture (cf. le site de l’Hadopi, 18 mai 2011). 50% sondés déclarent que la mise en place de l’instance de contrôle d’internet est une « bonne initiative ». 41%, (contre 25% lors d’un précédant sondage similaire) que l’Hadopi les incite à changer leurs habitudes de consommation. Le ministre de la Culture, Frédéric Mitterrand, s’est réjoui [1]. La ficelle est grossière mais l’esprit critique semblant abandonner ce monde, faut-il rappeler que le sondage n’est peut-être pas le bon moyen d’apprécier les violations de la loi ? Croirait-on des automobilistes qui affirmeraient ne jamais commettre d’infraction au code de la route ? Si on les interroge par sondage, c’est bien ce qu’une très large majorité va pourtant répondre. Ils ne vont tout de même pas se dénoncer. Encore moins des internautes sur Hadopi. Simplement, il existe des benêts pour les croire.
Hadopi : la vérité sort de la bouche des internautes
vendredi 20 mai 2011
[1] Cf. Le Monde, 10 mai 2011, quelques jours avant la publicatiion officielle des résultats du sondage.