En politique française, les temps morts sont occupés par les rumeurs, les petites phrases, les spéculations et les sondages. L’hypothèse d’un remaniement ministériel a suffi pour que Odoxa s’occupe du sort du parti écologiste EELV, dont certains membres déplorent l’absence au gouvernement, et annonce que les Français (59%) ne veulent pas de son retour au pouvoir (Odoxa-I>télé-Le Parisien,13 mars 2015). A l’inverse, les sympathisants écologistes souhaitent à 92% le retour du parti dans l’équipe gouvernementale. En opposition constate le sondeur avec Cécile Duflot (AFP, 9 mars 2015). Et le sondeur de conclure au « divorce » entre l’ancienne secrétaire nationale d’EELV et « sa base électorale ». Un handicap « si Cécile Duflot souhaite se présenter à la présidentielle » spécule le sondeur.
Le sondeur sait que le terme « sympathisants », auto-déclarés, ne veut pas dire grand chose, du moins qu’il vaut mieux éviter de les confondre avec les électeurs. Sauf à aimer être démenti par les faits comme lors de la primaire écologiste de 2011 qui a désigné Eva Joly candidate du parti à la présidentielle alors que tous les sondages, basés sur des déclarations de sympathisants et non de membres votant, donnaient Nicolas Hulot gagnant (Primaires écologistes : fausse surprise).
En outre, la fiche détaillée du sondage précise que l’échantillon total des internautes questionnés et rémunérés s’élève à 1008 personnes. Le nombre de sympathisants de EELV est donc a fortiori moindre. Il n’est mentionné nulle part. Une petite centaine, ce serait plus que les scores écologistes. On suspecte donc Odoxa de ne pas avoir oublié par inadvertance d’indiquer l’effectif. Les commanditaires ne semblent pas s’en être formalisés. Puisque les sondages internet ne sont pas représentatifs, pourquoi se gêner en rajoutant encore un défaut de représentativité. On n’est plus à cela près.