observatoire des sondages

Les affres des sondeurs ou comment choisir les candidats du premier tour

jeudi 9 février 2012

Jusqu’au mois janvier 2012 les sondages sur les intentions de vote portaient sur une offre électorale « élargie », autrement dit sur beaucoup de candidats putatifs pour lesquels la question de l’effectivité de la candidature n’était pas posée. Les sondeurs faisaient « comme si » la condition des 500 signatures était remplie [1]. Mais voilà, non seulement il est apparu que tous les candidats n’obtiendraient pas ces 500 parrainages - comme l’ont montré déjà certains retraits – mais la situation du président sortant est si catastrophique que toutes les ficelles semblent bonnes pour le faire remonter au box office des sondeurs.

Pour cela ils font face à un cruel dilemme : soit ils éliminent du premier tour Marine Le Pen et tous les candidats de droite qui hypothèquent le score de Nicolas Sarkozy, mais ne font pas la même opération à gauche et dans ce cas, ils organisent quasiment un deuxième tour pour le président sortant contre un premier à tour des et entre les candidats de gauche ; soit ils éliminent seulement Marine Le Pen sur la foi des informations concernant ses difficultés à obtenir les 500 parrainages mais ils gardent au premier tour les rivaux de Nicolas Sarkozy dont on n’est pas sûr qu’ils obtiendront les 500 signatures, dont à l’inverse on est sûr qu’ils auront moins de voix que la candidate du Front National.

Le sondage Ifop-Journal du Dimanche (4 févier 2012) a choisi la première solution. Les sondages BVA-Le Parisien (6 février 2012) et Ipsos-Logica Business Consulting-France Télévisions-Radio France-Le Monde (6 février 2012) la seconde. Les deux sont boiteuses et, pour tout dire, pas très honnêtes.


[1Le sondage CSA-BFM TV-RMC-20Minutes-CSC, publié le 8 février 2012 reste sur cette hypothèse.

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