La réactivité des sondeurs est remarquable. Aussitôt après les révélations de Closer sur une liaison amoureuse de François Hollande le jeudi 9 janvier, un sondage Ifop était inévitablement publié (JDD, 12 janvier 2014). L’indiscrétion n’aurait pas d’impact sur l’image du président. Dans le jargon, on dit vilainement n’aurait pas « impacté » son image. En chiffres cela donne 84 % pour lesquels cela ne change rien à leur vision du chef de l’Etat, 13 % pour lesquels cela a un effet surtout négatif et même positif pour quelques uns 3%.
Encore une fois, cela n’a aucun intérêt pour plusieurs raisons : de manière cocasse, François Hollande tire un avantage de sa très faible popularité puisque la révélation n’affecterait pas les images déjà négatives. Dans ce genre de questions de morale, il faut surtout douter de la qualité de la réponse de beaucoup de sondés. Non qu’elles soient insincères mais légitimistes. Il est de bon ton de défendre la vie privée [1]. Cela ne prouve nullement qu’on y soit aussi attaché en réalité. On aurait donc tort de prendre ce sondage non seulement à la lettre (comme les autres), mais même aussi peu soit-il, au sérieux. On ne sait aucunement quel effet cela aura, ou pas, sur la suite des événements (cf. par exemple Le grand ratage de la vie privée).