observatoire des sondages

Opinion Gate

dimanche 19 juillet 2009

La Cour des Comptes vient de rendre un grand service à la critique des sondages. Le rapport confirme les relations que nous connaissions sans les précisions comptables, mais dont toute évocation donnait lieu aux réponses habituelles des sondeurs en général, et pas seulement d’Opinionway : les critiques étaient incompétents, affabulaient ou adoptaient la théorie du complot. Et bien tout était vrai et la Cour des Comptes rapporte des faits soigneusement cachés.

La divulgation du système de corruption politique associé aux sondages mérite une réponse immédiate, malgré la trêve estivale (qu’elle dément d’ailleurs), et attend une analyse approfondie au moment plus propice de la rentrée politique.

On peut d’ores et déjà tirer trois leçons des révélations de la Cour des Comptes :

  • L’existence d’un cabinet fantôme faisant l’interface entre l’Elysée et les sondeurs. Les instituts de sondage ont été fort discrets malgré leur opposition « déontologique » à ce système qui permet d’orienter l’opinion. Opinionway n’est pas seulement un institut qui met en œuvre une technologie d’enquête non scientifique, c’est aussi une officine de propagande politique. En le cachant plus ou moins bien, ses dirigeants mentent.
  • Aucune mention ne signale qui paie les sondages, or c’est bien la donnée majeure qui devrait être indiquée dans toute fiche technique accompagnant leur publication. Au passage, on a la confirmation factuelle de l’inutilité de la commission des sondages qui s’avère, conformément à nos précédentes analyses (cf. notre dossier thématique sur la question), une commission de blanchiment des sondages.
  • Enfin, la Cour des Comptes confirme l’importance du dispositif de manipulation mis en place par le prince avec la complicité des patrons de presse les plus proches. Les dépenses électorales sont déjà engagées sur fonds publics. Gageons qu’une autre commission - celle du contrôle des comptes de campagne - restera soigneusement indifférente.

Les sondages sont donc devenus progressivement ce dispositif de manipulation que des critiques annonçaient depuis longtemps. La politique francaise s’est un peu plus rapprochée de 1984 de George Orwell.

AG

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