Selon le dernier baromètre BVA-Orange-L’Express-France Inter, « 43% des Français » ne souhaiteraient ni la victoire de Nicolas Sarkozy ni celle de François Hollande » (29 novembre 2011). Ce résultat trouble le sondeur : « C’est vrai que c’est étonnant d’avoir 43% des Français qui ne veut ni de François Hollande ni de Nicolas Sarkozy comme président de la république l’année prochaine alors que l’on mesure à longueur d’enquête par ailleurs que ces deux ramassent à eux seuls quasiment 60% des intentions de votes dès le premier tour, qu’on observe sur beaucoup d’indicateurs cette bipolarisation de la vie politique, et qu’on attend ce duel finalement entre Hollande et Sarkozy ».
S’étonner que le candidat du PS et celui de l’UMP ne parviennent pas à eux seuls à susciter l’unanimité des Français et la totalité des intentions de vote en dit long sur la nature du monde qu’habite et qui habite ce sondeur. Un monde virtuel de « spectres ou d’hommes feints » (Descartes, Méditations). En l’occurrence, il a oublié que la bipolarisation était le produit d’un mode de scrutin majoritaire, et aussi de l’organisation de la compétition par les sondages, et non dans les esprits. Sans doute, une déformation professionnelle. A force de vivre dans cet univers d’artifices, "ils ne savent plus ce qu’ils font". Il est temps de prendre des vacances : une suggestion qui n’a aucune chance d’être entendue.