En finir avec le contrôle du Conseil constitutionnel, la loi organique de 1976, les signatures et les parrainages quels qu’ils soient, les investitures devraient être automatiquement accordées en fonction du résultat des sondages. Tel est le désir d’Eric Zemmour : "Donner les signatures à tous les candidats qui atteignent un certain pourcentage dans les sondages".
Juste retour des choses finalement. Ne leur doit-il pas une part importante de sa notoriété ? Pour l’heure il en appelle au fraîchement élu président LR de l’Association des Maires de France, David Lisnard, pour faire pression sur les édiles municipaux afin obtenir, conformément à ses volontés, leurs signatures.
"Je lui propose de demander aux maires de faire un pool de signatures et de donner les signatures à tous les candidats qui sont au minimum, je ne sais pas, à 5 ou 8% dans les sondages, c’est lui qui décidera. Je pense que ce serait une mesure démocratique et je ne parle pas seulement pour moi" .
Quelqu’un l’a dit enfin. Le journaliste exprime ainsi tout haut ce que les sondeurs et leurs contempteurs pensent tout bas depuis longtemps. Ne se vivent-ils pas comme acteurs par essence (à défaut d’en être fondateurs ?) de la démocratie moderne accusant encore récemment la critique des sondages d’être une barbarie à l’image de celle des nazis (cf. Brice Teinturier, L’Opinion, 28 décembre 2021) [1]. Leurs QCM ne participent-ils pas déjà largement à la sélection des candidats ? Si les désirs "démocratiques" d’E. Zemmour devenaient réalité gageons que les sondeurs y verraient consécration logique et méritée de leur profession. Au vu des "qualités" du personnage auraient-ils préféré que ces voeux viennent de quelqu’un d’autre ?