A coup sûr, ce n’est pas « une information comme une autre » comme on le dit si souvent à propos des sondages, ce renoncement partiel - le Parisien ne commande plus de sondages mais ne s’interdit pas de relayer ceux des autres médias - est intéressant à deux égards : il marque une première rupture à l’égard de l’addiction médiatique aux sondages - surtout électoraux - dont on sait qu’elle est particulièrement élevée dans la presse française et offre le terrain d’une expérience comparative où l’on aura beaucoup d’intérêt à suivre les traitements comparés de la campagne présidentielle et leur écho.
On peut déjà croire le Parisien qui dément un intérêt financier immédiat car le journalisme de terrain coûte plus cher que les sondages - le journal avoue en commander pour plusieurs dizaines de milliers d’euros chaque année - et féliciter la rédaction de faire un choix de qualité de l’information. En démentant diplomatiquement toute défiance avec les sondeurs mais en adoptant la critique d’une transformation de l’élection présidentielle en « course de chevaux ».