La vulnérabilité des sondages en ligne aux cyberattaques est certainement l’une des faiblesses les moins évoquées par la critique. Certes les exemples dans le domaine sont rares, le piratage sauf délibérément visible peut s’avérer difficile à détecter et à démontrer surtout s’il est l’œuvre de hackers expérimentés et déterminés à rester sinon invisibles, discrets. Mais à part peut-être pour les hauts magistrats de la commission des sondages, le manque "d’affaires" n’est en rien synonyme de protection effective, à croire que les cas de piratage de données "hautement sécurisées" qui alimentent régulièrement les colonnes de la presse ne traversent pas les murs du Conseil d’Etat (Commission des sondages : le ver est dans le fruit). Le procès de D. Trump actuellement en cours pourrait éventuellement les ramener sur terre. Quant aux sondeurs et leurs sous-traitants panélistes qui sans surprise garantissent l’inviolabilité ou presque de leurs données, inutile d’être un ingénieur réseau pour trouver cette prétention grotesque [1].
Selon son ancien avocat M. Cohen, obsédé par l’idée de figurer en tête du palmarès des patrons les plus célèbres, l’ex-président des Etats-Unis aurait mandaté une entreprise « tech » pour améliorer de façon significative son classement dans un sondage en ligne de ce type commandité par la télévision CNBC (cf. notamment RawStory, 20 mai, 2024 ou Le Monde, 21 mai, 2024)
A coup d’achat d’IP [2] devenu un véritable marché, associé à un algorithme « maison », la société serait parvenue à hisser D. Trump à la neuvième place du classement et non la première (comme il le souhaitait) manière de ne pas (trop) éveiller les soupçons. L’annulation par CNBC de la consultation avant son terme (aucune raison avancée) a coupé court au dénouement désiré de la manipulation. Une autre fois sans doute, Trump n’a pas oublié Cambridge analytica et Facebook, qui entre temps ont fait des émules.