La presse n’est pas en reste. Mises à part les dispositions légales relatives à l’interdiction de publication 48 heures avant un scrutin, elle ne respecte pas ou plus depuis longtemps, si ce n’est épisodiquement, la jurisprudence de la commission des sondages. Excepté peut-être Le Monde qui tel le bon élève, bien sage et sans aspérité, se soumet sans rechigner à ses recommandations, de peur d’être pris en faute. Du moins le croit-il ?
C’est presque en s’excusant que le quotidien a annoncé le 22 octobre 2021 (cf. ci-dessous) [1] qu’il continuera à commenter des sondages mais uniquement ceux qu’il commande à Ipsos son partenaire commercial et éditorial. Les autres ?... Moins. Et d’assurer, comme gage de sa détermination à ne pas parasiter le processus électoral par des spéculations en tout genre, qu’il respectera les recommandations de la commission.
Sauf que les dites recommandations sur ce point ont disparu début octobre.« Faites ce que bon vous semble, vous serez toujours bénis » ont écrit en substance à l’intention des sondeurs la présidente de la commission et son secrétaire général, deux conseillers d’Etat, auteurs du rapport où figure la nouvelle jurisprudence (cf. Hypothèses impossibles : revirement de jurisprudence).
Faut-il en déduire que Le Monde ne le savait pas ? Pour le bon élève, « le premier de la classe », que l’on désigne, moins souvent certes qu’il y a quelques années, comme le quotidien de référence, ça fait un peu tache. Mais il n’est jamais trop tard pour « bien faire ». Y compris pour les bons élèves. On dit même parfois que cela pourrait leur faire du bien : « alors vas-y Le Monde, lâche-toi ! ». La commission des sondages t’a déjà pardonné.