Patrick Buisson, dirigeant de la société Publifact et conseiller de Nicolas Sarkozy a été débouté de son action en diffamation contre le quotidien Libération et Alain Garrigou, professeur de science politique à l’Université Paris-Ouest-Nanterre-La Défense, entamée à la suite de la parution d’une interview dans laquelle ce dernier déclarait : « Soit c’est un escroc, soit c’est un petit soldat qui constitue un trésor de guerre pour payer des sondages durant la prochaine campagne électorale sans que ce soit visible dans les comptes de campagne du futur candidat Sarkozy » [1].
Si la 17e chambre du Tribunal de grande instance de Paris a estimé que ces propos étaient "diffamatoires", elle a accordé le bénéfice de la bonne foi à Alain Garrigou et jugé qu’ils étaient "légitimes" eu égard à la polémique à laquelle ils se rapportaient et relative à d’importantes sommes d’argent versées par l’Elysée pour des sondages d’opinion. Considérant par ailleurs que "l’hypothèse envisagée" par Alain Garrigou " n’a pas excédé les limites de la liberté d’opinion volontairement polémique", la 17e chambre a condamné Patrick Buisson à rembourser à Alain Garrigou 3 588 euros de frais d’avocats. Quant au journal Libération il n’a fait, selon le tribunal, que "reproduire les propos de la personne interviewée, sans les déformer". [2]
Pour le jugement intégral du Tribunal de Grande Instance de Paris, voir le document ci dessous :