observatoire des sondages

Ridicule incertitude

mardi 18 avril 2017

Pour un scientifique l’incertitude serait plutôt associée à la modestie. Après des mois de pourcentages d’intentions de vote pour l’élection présidentielle de 2017, l’omniprésence des sondeurs bavards sur les plateaux, dans les colonnes et les logorrhées des commentateurs, on n’est pas sûr qu’il faille interpréter comme une manifestation d’un scepticisme très sain les doutes exprimés par les sondeurs sur les incertitudes des sondages sur le résultat du premier tour de l’élection présidentielle [1].

Comme, les sondeurs ne cessent de le répéter quand cela les arrange, les sondages ne sont pas des prédictions. Alors pourquoi s’excuser par avance ? Ils ont en tout cas beaucoup d’espace médiatique pour expliquer qu’ils ne savent pas. Une fois de plus le ridicule ne tue pas. Il y a cependant une autre raison à ce déluge de prudence. Il faut anticiper : quels que soient les résultats ils auront eu raison. Et ils pourront donc repartir pour une prochaine manche, envahir les petits écrans et les colonnes.


[1Cf. « Présidentielle 2017 : la campagne de toutes les surprises » in Le Monde, 18 avril 2017.

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