observatoire des sondages

Ridicule incertitude

mardi 18 avril 2017

Pour un scientifique l’incertitude serait plutôt associée à la modestie. Après des mois de pourcentages d’intentions de vote pour l’élection présidentielle de 2017, l’omniprésence des sondeurs bavards sur les plateaux, dans les colonnes et les logorrhées des commentateurs, on n’est pas sûr qu’il faille interpréter comme une manifestation d’un scepticisme très sain les doutes exprimés par les sondeurs sur les incertitudes des sondages sur le résultat du premier tour de l’élection présidentielle [1].

Comme, les sondeurs ne cessent de le répéter quand cela les arrange, les sondages ne sont pas des prédictions. Alors pourquoi s’excuser par avance ? Ils ont en tout cas beaucoup d’espace médiatique pour expliquer qu’ils ne savent pas. Une fois de plus le ridicule ne tue pas. Il y a cependant une autre raison à ce déluge de prudence. Il faut anticiper : quels que soient les résultats ils auront eu raison. Et ils pourront donc repartir pour une prochaine manche, envahir les petits écrans et les colonnes.


[1Cf. « Présidentielle 2017 : la campagne de toutes les surprises » in Le Monde, 18 avril 2017.

Lire aussi

  • J. Bardella Premier ministre ?

    5 décembre 2024

    Voilà un sondage dont la presse Bolloré n’a certainement pas la primeur, et loin s’en faut. Donc rien de nouveau dans ce genre d’intoxication. On pourrait, éventuellement, lui reconnaitre qu’elle a (...)

  • Péril en la demeure : de Buisson à Bolloré

    20 juillet 2024

    La montée en puissance du RN dans les élections européennes puis législatives de 2024 a surpris tout le monde. Au soir du 31 juillet, la perspective du RN au pouvoir a même désinhibé ses membres qui (...)

  • Le prix du livre politique 2024 expliqué aux néophytes

    16 juin 2024

    Le prix du livre politique, à ne surtout pas confondre avec le prix du livre de science politique, a couronné cette année l’autobiographie de l’ancien directeur du Cevipof, Pascal Perrineau (27 avril (...)