Une « inspiration » faite, comme d’habitude, de questions triviales ou biaisées, de questionnaire rachitique, de méthode « d’enquête » tronquée (par internet auprès d’internautes rémunérés). Elabe nous « apprend » que 3/4 des Français ont été choqués par ces violences et que 59% sont favorables à une intervention du gouvernement pour calmer la situation (BFM-TV, 7 octobre 2015). Un jeu de mots puisque seules 1003 personnes ont répondu. Quant au Pourquoi et au Comment, motus.
Odoxa plus polémique, conforme à un positionnement idéologique plus marqué encore que les autres sondeurs, c’est peu dire, à savoir à droite et pro-patronal, offre à chaque question posée une alternative biaisée (I>télé, 9 octobre 2015). Ainsi sur la responsabilité du conflit social, le choix se limite à la direction de Air France ou au syndicat des pilotes. Quid de la responsabilité partagée de l’un et de l’autre, pour ne rien dire de celle de l’Etat actionnaire ? Le sondeur n’a pas voulu y penser. Puisqu’ils ne sont que deux et que les gens ne sont probablement pas très au courant de l’histoire des relations sociales à Air France, le résultat fait figure de jugement de Salomon : 52% des sondés lui attribuant la responsabilité du « blocage social » contre 48% à la direction de Air France.
Peu importe, le sondeur réitère sa petite manipulation sur l’appréciation de l’agression physique des dirigeants, les sondés n’ayant cette fois le choix qu’entre la condamnation ou la compréhension des violences. La condamnation recueille sans surprise la grande majorité des réponses (67%).
Sur cet unique point le sondage de l’Ifop est, une fois n’est pas coutume, plus rigoureux (Ifop-Jdd, 11 octobre 2015).
Comprendre, c’est à dire connaître la cause ou les causes, n’a jamais été synonyme d’excuser ou d’approuver.