Rien de surprenant puisqu’au vu du compte-rendu (exhaustif) publié sur le site de la fondation Jaurès [1], les quelques modifications apportées à la version précédente sont d’ordre purement cosmétique. Contrairement à 2018, les auteurs n’ont pour l’heure pas souhaité publier l’intégralité du questionnaire soumis aux internautes. La presse (audio-visuelle et écrite) a abondamment commenté les conclusions de la livraison 2019 à l’exception, pour l’instant et à notre connaissance, de quelques quotidiens nationaux (comme Le Monde ou Libération) ou titres de la presse magazine.
Parmi les changements opérés nous retiendrons :
un remaniement partiel de la liste des énoncés complotistes (exit donc les « doutes » sur la rotondité de la terre). Aucune explication n’accompagne cette modification. Curieuse conception du travail qui ne revendique pas explicitement il est vrai son caractère scientifique. Prudence des auteurs ? Cette nouvelle liste demeure néanmoins tout aussi hétérogène que la précédente.
le recours à une « échelle de Bruder » simplifiée (note de 1 à 10) à la place de l’échelle de Likert simplifiée, pour retranscrire les degrés d’adhésion aux théories complotistes énoncés.
la possibilité offerte aux sondés de ne pas se prononcer, étrangement absente du précédent questionnaire.
Quoi qu’il en soit notre constat de 2018, publié en deux parties, demeure entier (cf. Complotisme : fake news à la une (I) ; Complotisme : fake news à la une (II)). Comment pourrait-il en être autrement lorsque les auteurs, tout à leur œuvre de débusquer la « mentalité conspirationniste », proposent d’établir un profil type du complotiste à partir d’un QCM de trois questions seulement. Questions dont on peine par ailleurs à voir sérieusement un quelconque rapport avec le « complotisme » tant leur acception est large (cf. ci dessous [2]).
Les profileurs de la police judiciaire, de la gendarmerie, ou du FBI n’ont qu’à bien se tenir. Le profil des auteurs de cette « enquête » est quant à lui facile à dresser : des humoristes contrariés.