Européennes 2014 : Victoire du FN, défaite des sondeurs

Le Front national a, sans surprise, remporté le scrutin européen avec 24,8% des suffrages exprimés devançant l’UMP avec 20,8%, les listes PS-PRG avec 13,9%, de l’Union du Centre (UDI-Modem) (9,9%), EELV (8,9%) et le FG, 6,3% (Source Ministère de l’Intérieur, 26 mai 2014). Annoncé depuis plus de 6 mois par tous les sondeurs, ce succès devrait donc être aussi le leur, mais avec des raisons de se réjouir, peut-être, différentes. Conclusion apparemment logique, si l’on s’en tient uniquement aux sondages et au score réel nationaux du FN, et vrai trompe-l’œil si l’on examine les rares enquêtes qui ont respecté la structure du scrutin, une exigence a priori élémentaire pour un sondage d’intention de vote : un scrutin de listes inter-régional organisé en huit circonscriptions. En effet les scores de la gauche et de EELV, ont une fois encore été sur-estimées, et la « réussite » des sondeurs n’est que la somme d’erreurs, grandes ou petites, affectant toutes les listes candidates y compris celle du Front national au niveau interrégional (cf. Tableaux ci-dessous). Pour le dire autrement si les sondeurs tombent à peu près « juste » pour le FN et l’UMP c’est « grâce » à l’accumulation de sous et sur-évaluation dans chaque circonscription pertinente, qui aboutit, en fin de compte, bon mal an (un heureux hasard ?) par s’équilibrer. Une « performance » donc peu reluisante. Quant au bilan comptable, le total des sondages publiés dans la presse s’élève selon nos relevés à 78. La majorité des sondeurs ne se sont donc guère intéressés à ces élections, plus de la moitié des enquêtes produites l’ont été par l’Ifop (41). Au vu de la qualité de l’ensemble, inchangée depuis notre premier décompte une semaine avant l’élection (cf. Elections européennes : 6 mois pour rien), ils auraient pu, sans dommages pour le scrutin, s’abstenir.

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