La ville de Hénin-Beaumont, lieu des attentions du Front National depuis longtemps serait, d’après l’Ifop, en passe d’être remportée par la liste dirigée par le candidat du parti, sur laquelle figure en position symbolique Marine Le Pen, par 50.5% contre 49.5% à la liste PS (Ifop-Europe 1-La voix du Nord, 18 février 2014). Avec à un tel écart et compte tenu de la marge d’incertitude (6% au moins) l’annonce de la défaite du FN n’aurait pas été moins « exacte ».
Mais rien n’est plus insupportable pour la presse, surtout lorsqu’il s’agit du Front National, que de renoncer au sensationnel et d’opter face à de tels chiffres pour l’incertitude, sans même parler du silence qui, si l’on se reporte aux maigres données de la notice détaillée, semblait finalement la seule option raisonnable.
Aucun chiffre d’abstention.
Aucune mention des refus de divulgation d’intention de vote pourtant comptabilisés dans le précédent sondage effectué par CSA (18% au 1er tour ; 21% au 2e tour), qui annonçait la victoire de la liste PS (54% contre 46% pour celle du FN, cf. CSA-BFM TV-Le Figaro-Orange, 15 janvier 2014)
Une taille d’échantillon très insuffisante, 502 personnes.
Cela n’empêche pas l’AFP d’annoncer « le candidat frontiste loin devant au premier tour » et le reste de la presse, de Libération au Parisien, de titrer sur une victoire du FN [1], encouragés par l’Ifop qui envisage un basculement de la mairie sous l’égide du Front national« . Nous ne sommes pas loin des »fausses informations" sanctionnées par le code électoral. Par des dispositions obsolètes il est vrai tant nous y sommes habitués.