observatoire des sondages

Bilan des régionales : Les électeurs désavouent (encore) les sondés

mercredi 30 juin 2021

Au chapitre des défaillances industrielles on ne compte plus celles des entreprises de sondages tant les scrutins se suivent et se ressemblent. Reporté pour cause de pandémie de covid 19, le scrutin régional des 20 et 27 juin 2021 a respecté la tradition, ou ce qui est en passe de le devenir : le fiasco des sondages.

Les candidats du LRN (ex-FN) et sa présidente Marine Le Pen, en étaient persuadés, plus encore que pour les précédents scrutins porteurs d’espoirs finalement déçus, ils allaient enfin être les grands gagnants. C’est ce que leur promettait certes une nouvelle fois la presse excitée par les sondages, mais l’histoire ne se répéterait pas, du moins le croyaient-ils. « Errare humanum est, perseverare diabolicum », autrement dit ce serait bien le diable si sur la moitié des régions promises aucune ne finissait par échoir à l’extrême droite et le titre de président qui l’accompagne (cf. illustrations ci-dessous).

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Si le diable est la marque du LRN comme l’affirme le ministre de l’Intérieur [1] il faut croire qu’il aime aussi lui faire des farces sans pour autant oublier les autres partis en lice. Le LRN a certes une fois de plus été hypnotisé par les sondages, au point même de crier avant l’heure et frauduleusement victoire [2], mais il n’a pas été le seul le dindon (cf. tableaux comparatifs ci-après).

- NB : Nous nous sommes intéressés uniquement aux résultat de premier tour, amplement suffisants pour donner à chacun la possibilité de juger des facultés prophétiques des principaux sondeurs. Pour éviter de surcharger les tableaux et faciliter la lecture nous avons délibérément choisi de ne pas reporter la taille des échantillons et sous échantillons utilisés. Certains établissent leurs prédictions uniquement sur la base de l’effectif des sondés affirmant leur certitude d’aller voter. C’est notamment le cas de Ipsos ou de BVA. Les autres sondeurs signalant seulement l’effectif des « sûrs d’aller voter » sans exclure le reste des sondés de leurs calculs. Mais quel que soit l"option choisie la faiblesse des effectifs un tant soit peu pertinents de sondés n’est pas difficile à déceler même pour un béotien. Comment imaginer qu’elle ne saurait être sans incidence sur la précision des prévisions sondagières dont la presse est si friande ? cf. ci-dessous

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Faut-il alors s’étonner sinon des écarts enregistrés du moins de leur ampleur, et de la fréquence des fiascos de la profession ?

Tableaux comparatifs intentions de vote publiées/ résultat final (1er tour)

(cliquer sur les vignettes) [3]

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[1« On voit bien la marque satanique que représenterait une victoire du RN », Le bien public, 11 juin 2021.

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[3Sources : ministère de l’Intérieur, commission des sondages, sites des sondeurs (lorsque les notices ne correspondent pas comme pour OpinionWay à celles communiquées à la commission, soit lorsque cette dernière ne dispose d’aucun exemplaire en ligne. Des infractions à la loi de 1977, mais il y a bien longtemps que cette autorité de contrôle logée au Conseil d’Etat, n’est qu’une commission fantôme.

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