Après avoir été privés de travail sur les élections cantonales "faute de clients" (Brice Teinturier, France 5, C dans l’air 17 mars 2011) et l’interruption légale et quasi insupportable de 48 heures, la publication de sondages reprenait dimanche 27 mars au soir. La nouvelle tombait : Nicolas Sarkozy serait éliminé dès le premier tour de l’élection présidentielle de 2012.... si « celle-ci avait lieu dimanche prochain » (Ipsos France Télévision, 27 mars 2011), la présidente du FN étant présente au second tour. L’élection de 2012 n’aura évidemment pas lieu le dimanche 3 avril 2011. Les absurdités ne s’arrêtent pas là. Quelle peut être la valeur, autre que nulle, de ce sondage d’intentions de vote arrachées par Ipsos à des sondés :
Aucun chiffre n’indique l’abstention. Si l’échantillon, annoncé comme représentatif par le sondeur, est constitué de 965 personnes, le nombre total des sondés exprimant leur intention d’aller voter ne figure nulle part dans la notice détaillée du sondage. Autrement dit les pourcentages sur lesquels ont disserté les commentateurs, aveugles ou paresseux, ne correspondent à aucune donnée quantifiée.
Par contre, entre 8 et 11% des sondés affirmant leur volonté de voter (selon les hypothèses des personnalités socialistes retenues), n’expriment pas la nature de leur choix. 40 à 47% des sondés, toujours selon les hypothèses des personnalités socialistes envisagées, affirment que leur choix peut encore changer. Bien normal à plus d’an du scrutin.
Ipsos comme ses co-religionnaires français ne donne aucune information sur les transformations qu’il fait subir aux donnés brutes pour obtenir ces résultats, en contradiction totale avec les pratiques des entreprises de sondage étrangères notamment anglo-saxonnes. Rappelons-le en effet, les sondeurs étrangers publient eux, leurs redressements et leurs corrections [1]. On attend toujours des arguments sérieux qui justifieraient le traitement de « faveur » dont bénéficient le public et les médias français.
Brice Teinturier d’Ipsos avouait sa méfiance sur le sens donné aux sondages de ce type à un plus d’un an de l’échéance électorale et donc sa méfiance à l’égard de ses propres sondages (France 5, C dans l’air, 17 mars 2011).