La nouvelle est tombée dimanche soir (11 décembre 2012), et s’est répandue dans la presse telle une trainée de poudre, SudOuest.fr décidant de titrer sur sa page d’accueil : « François Bayrou remonte dans les sondages ». Il s’agissait en fait d’un sondage, Lh2-Yahoo, créditant le président du Modem de 13% d’intentions de vote au premier tour de l’élection présidentielle si celle-ci avait eu lieu ce même dimanche, en hausse de 6% par rapport à l’enquête précédente et surtout à ½ point derrière Marine Le Pen en baisse de 1,5 point. François Hollande et Nicolas Sarkozy totalisant respectivement 31,5% (+1,5%) et 26% (-3%) des voix. Et les commentaires d’attribuer ce « spectaculaire rebond » au regain d’attention médiatique dont a bénéficié François Bayrou suite à son acte de candidature à la présidentielle de 2012. Observations :
Passer du statut de non candidat déclaré, même si la probabilité de candidature existe, au statut de candidat déclaré, a amené une hausse des intentions de vote de M. Bayrou. Belle découverte.
Pas d’abstention indiquée : les 953 personnes de l’échantillon annoncé comme représentatif de la population française se sont toutes déclarées certaines d’aller voter. Aucune élection présidentielle n’a jusqu’à ce jour enregistré 100% de participation.
Les scores de certains candidats Jean-Luc Mélenchon, Dominique de Villepin, Jean Pierre Chevènement, sont comme tout score d’intention de vote redressés. Mais en l’absence de toute référence électorale précédente les concernant, on se demande bien à partir de quels critères leur score a été établi. Rappelons que pour l’ensemble des candidats, les sondeurs refusent toujours de communiquer leur méthode de redressement.
Enfin, 19% des sondés se déclarant sûrs d’aller voter au premier tour et 24% au second tour ont refusé de donner au sondeur leur intention de vote. Autant dire que les scores des différents candidats n’ont aucune valeur. L’essentiel n’est-il pas de dire quelque chose ?