Les critiques n’ont pas dissuadé les sondeurs de recommencer l’opération artificielle des sondages municipaux dans les villes à circonscriptions multiples. Il est vrai qu’on n’attendait rien. Quand on a les moyens de compter, on compte. Un deuxième « match des municipales à Marseille » (CSA par BFMTV, Orange, Le Figaro, 29 janvier 2014) a donc été effectué sur la totalité de la commune sans tenir compte de son partage en circonscriptions comme Paris et Lyon et du fait que l’élection du maire n’a pas lieu au suffrage universel direct. Une broutille pourtant déterminante pour le résultat de l’élection (cf. Municipales à Paris : le brouillard d’un champ de bataille ; Sondage à Marseille). Cette fois, le gagnant de ce bricolage est le maire sortant Jean-Claude Gaudin, à un point près (42% contre 41% à son adversaire PS Christian Mennucci au deuxième tour). Ce n’est pas le seul point sur lequel les sondages municipaux « clochent ».
Ainsi, la multitude des mesures proposées - intérêt pour l’élection, sujets de préoccupations, souhaits pour l’avenir de la ville, motivation du vote, certitude du choix, etc. - laisse dubitatif. Quand on constate la pirouette statistique effectuée pour évaluer la participation à 56% alors que le sondage annonce 84% d’intentions de vote par un effet mécanique qui amène les sondés à donner un avis. Le sondeur n’a pas rechigné au redressement massif. Qu’importe... si les gens y croient et comme à l’habitude, la presse a amplement relayé « l’information » sans le moindre esprit critique.