observatoire des sondages

Primaire socialiste : L’Ifop joue les apprentis-sorciers

samedi 29 janvier 2011

L’Ifop s’obstine dans la fantaisie méthodologique. Le sondage paru dans France Soir le 28 janvier 2011 porte à nouveau sur la primaire socialiste d’octobre 2011. 1052 sympathisants de gauche auraient été interrogés sur un échantillon représentatif de 1925 personnes, soit 54.6%. Le pourcentage est irrecevable encore une fois (cf. Les sympathisants socialistes sont-ils de gauche ?) [1]. Une majorité de Français serait "sympathisant de gauche". Chiffre aussi invraisemblable, 442 personnes (42% de ces sympathisants) déclarent qu’ils voteront à cette primaire, et parmi eux, 220 sympathisants socialistes [2]. Faiblesse de l’effectif aidant, l’Ifop a préféré poser la question sur les candidats à l’ensemble de l’échantillon (1052), un retour en somme à la case départ, et donc à une majorité de « sympathisants de gauche » qui a affirmé pourtant qu’elle n’irait pas voter (58%) [3]. Des "sympathisants de gauche et socialistes", qui annoncent leur intention de voter à la primaire ou non, qui iront effectivement voter ou non, et les pourcentages des candidats éventuels calculés sans tenir compte de l’intention de ces sympathisants d’aller voter ou non, cela a-t-il encore un sens ?


[1Il est même ici en progression 1,6%.

[2Soit 49% du nombre total des sympathisants socialistes, qui est cette fois ci, contrairement au sondage précédent indiqué, 448.

[3Résultat à partir de la totalité de l’échantillon (1052) : DSK 41%, Aubry 20%, Royal 17%. Et dans l’hypothèse où DSK ne serait pas candidat : Aubry 37%, Royal 22%, Hollande 20%.

Lire aussi

  • Bilan de la campagne présidentielle de 2012

    17 novembre 2012

    L’impression a été confirmée par le rapport de la commission des sondages d’octobre 2012 : l’élection présidentielle a donné lieu à plus de sondages (409) que les précédentes. 1995200220072012 157 193 293 (...)

  • Le dernier coup d’archet de l’Ifop

    5 mai 2012

    L’Ifop a clos la vague des sondages avant leur interdiction à 48 heures du scrutin (Ifop-Fiducial-Paris-Match, 4 mai 2012). On s’en doute l’« institut » de la présidente du MEDEF a donné l’écart le plus (...)

  • La supercherie de l’Ifop

    13 mars 2012

    L’Observatoire des sondages attendait le push poll qui, pour sauver la mise de Nicolas Sarkozy, le ferait passer en tête des intentions de vote au premier tour de l’élection présidentielle. Les (...)