observatoire des sondages

Fiasco sondagier : en Espagne aussi les traditions ont la vie dure

jeudi 27 juillet 2023

La déroute des sondages électoraux en Espagne n’est pas la première. Ils annonçaient si nettement la victoire du Pari Populaire et de Vox que chacun a conclu sur la « surprise » [1]. Les scores sont bien loin d’une attente raisonnable d’approximation, notamment pour Alberto Nuñez Feijoo qui s’attendait, éventuellement avec l’aide de son allié d’extrême droite Santiago Abascal, à obtenir la majorité absolue des sièges [2]. C’est (bien) raté.

L’erreur n’est pas seulement négative pour les médias qui ont au moins quelque chose à dire. De toute façon, l’échec, les sondeurs y sont habitués, ne rejaillira pas sur eux : ils seront convoqués pour les prochaines élections. On note au passage que Ipsos ou Cluster étaient présents sur ce marché des prophéties ratées. Un marché qui ne s’étend pas qu’aux sondages. Après tout, la répétition sans conséquences est significative d’une société qui appelle les prophéties sans qu’il importe qu’elles se vérifient ou non. Quelques prophètes - faut-il dire faux ? - continuent d’être cités sur la fin du monde, la fin de l’empire soviétique, etc. De quoi douter être entrés dans une ère rationnelle.


[1Cf. par exemple Qu’est-ce qu’un miracle ? ou le mot-clef « fausse nouvelle »).

[2Voir par exemple, Le Point ou FranceInfo, 21 juillet 2023 ; Le Monde ; 20minutes, Tf1-AFP, 23 juillet 2023. Et durant toute la campagne électorale El Pais avec le sondeur 40Db, La Vanguardia en collaboration avec Ipsos, la revue Le Grand Continent avec Cluster17.

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