Etalées sur trois mois, aucune des cinquante-cinq vagues de résultats n’a échappé au journal. Un véritable pensum pour les journalistes qui ont pu, s’ils ne l’avaient jusqu’ici jamais expérimenté personnellement, prendre toute la mesure du terme argotique "pisse-copie", assurément peu flatteur désignant un écrivain ou un journaliste qui n’a rien à dire, rien "d’intéressant", mais continue d’écrire.
Quantité vs qualité
Un examen rapide de la une de chaque commentaire (cf. ci-dessous) permet d’avoir une idée précise du contenu de ce long et fastidieux exercice éditorial : « c’est beaucoup ou c’est peu », « ça monte ou ça descend », répétés cinquante-cinq fois. Constat doublement affligeant si l’on rapporte cette quantité au résultat final du scrutin et à la performance des sondages lors de ces européennes. Il est encore trop tôt pour décider s’il s’agit là, à l’instar du journalisme d’investigation, d’une nouvelle évolution du métier, de journalisme de répétition.