observatoire des sondages

Directeur général de l’Ifop opinion, Frédéric Dabi est avec Brice Teinturier (directeur général délégué d’Ipsos) le sondeur le plus actif du champ médiatique français. Comme son coreligionnaire, il écume littéralement tous les plateaux TV, tous les studios de radio et tous les journaux. Une activité à plein temps. Même si la date des scrutins n’est plus considérée depuis longtemps par les sondeurs comme une donnée pertinente pour concevoir et publier un sondage électoral, les européennes de juin 2024 devraient encore alourdir son agenda.

L’Ifop est devenu, soutenu en cela par de la commission des sondages (cf. Hypothèses impossibles : revirement de jurisprudence), le champion des scrutins imaginaires, des intentions de vote artefactuelles ou fictives, à l’image de celles attribuées à Marine Le Pen pour la présidentielle de 2027 face à l’actuel Premier ministre, Gabriel Attal (Valeurs actuelles, 8 février 2024)...

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- Si l’on s’en tient au scrutin beaucoup plus proche des européennes, le 11 février 2024, il fait part de ses visions du jour sur le plateau de TF1.

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Mais peut-on s’y fier et plus généralement peut-on lui faire confiance ? En toute raison, la réponse est dans la confrontation entre les visions précédentes et le réel.

- 3 jours avant le premier tour de la présidentielle de 2022 F. Dabi a la sensation que la « dynamique » (mot fétiche des doxosophes) de M. Le Pen la rapproche de plus en plus de E. Macron, certes en tête mais de peu, 2,5%. Autant dire le niveau de la marge d’incertitude.

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Au premier tour de la présidentielle E. Macron réalise 27,84% des suffrages contre 23,15% pour M. Le Pen. La « dynamique » a peut-être effectuée une marche arrière express.

- Trois mois avant le scrutin des européennes de 2019 il déclare dans les colonnes du Figaro :

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Au final la liste LR conduite par F. X Bellamy a totalisé 8,5% des voix. Une surprise en effet, mais qui ne ressemble guère a fortiori au pressentiment initial du sondeur, d’autant que deux jours avant le scrutin son rolling-poll (en association avec Fiducial lui promettait encore un score 13,5% [1]. Sauf à y voir de l’humour. Mais il s’agit de l’Ifop donc particulièrement difficile à imaginer.


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