Sur la trentaine de sondages publiés depuis fin avril 2022 et répertoriés tant bien que mal par la commission des sondages, six seulement, selon notre décompte, ont été réalisés dans le cadre territorial pertinent : la circonscription. Aucun, ce qui peut aisément se comprendre, ne porte sur le deuxième tour. Tout le reste est effectué au niveau national. Ce qui rend encore plus périlleux, ou grotesque, au choix, les projections en sièges des deux principaux adversaires en lice, la Nupes [2] et Ensemble [3] que voient émerger presse et sondeurs réunis. Si l’on ajoute la difficile, pour ne pas impossible, évaluation de l’abstention (les abstentionnistes répondent rarement aux sondages), que de nombreux commentateurs pressentent comme importante, il aurait été bien sûr raisonnable d’attendre les résultats du premier tour. Mais on le sait depuis longtemps les sondeurs et la presse ne savent pas se montrer raisonnables. On peut le comprendre pour les sondeurs qui ne sont jamais sanctionnés, contrairement à la presse, qui n’ignore plus depuis longtemps la défiance tous azimuts dont elle est l’objet.
Quant à la commission des sondages on pourrait presque être surpris par son « ardeur » au travail, elle n’avait pas publié autant de communiqués de mises en garde en si peu de temps [4]. Presque un paradoxe en cette période d’activité sondagière plutôt réduite. Mais le sondeur et les personnes « visés » par ses communiqués n’ont pas de crainte à avoir. Sans doute le savent-ils déjà sinon ils le comprendront rapidement. Qui pourrait en effet craindre de simples « appels à la prudence ».