Certains journalistes belges, dont on peut supposer que leur ignorance en matière de sondage vaut celle de leurs confrères français, ignorent-ils aussi la loi française ? Difficile à dire, sauf pour La Libre Belgique qui n’a manifestement pas compris (trop subtil à ses yeux ?) que cette interdiction vise également la diffusion de sondages ayant déjà fait l’objet d’une publication avant le vendredi minuit fatidique (les publications antérieures ne sont pas concernées et peuvent rester accessibles). Cela n’excuse en rien le viol de la loi de 1977, mais peut éventuellement plaider en sa faveur. Les amateurs « d’histoires belges » seront sans doute sensibles à cet argument (nous ne publions évidemment qu’une photo d’écran sans le rappel des sondages concernés).
L’hypothèse du « pousse au clic » ou « putaclic », terme privilégié par nombre d’internautes (en référence au racolage exercé dans la prostitution) qui a envahi internet, reste beaucoup plus plausible. Et là plus question d’histoire belge, puisque les médias du monde entier ont rapidement adopté cette pratique à la faveur du développement du Web [1]. Quant à imaginer que la commission des sondages puisse s’émouvoir du viol la loi qu’elle doit faire respecter, drôle ou pas il ne faut pas se raconter d’histoire, c’est impossible.