observatoire des sondages

Présidentielle pour du beurre ?

dimanche 18 mai 2025

Depuis 20 ans les élections et notamment la présidentielle donnent lieu à l’un des exercices les plus « remarquables », et au bas mot les plus contestables, de la part des sondeurs : des intentions de vote, c’est comme cela qu’ils continuent de les appeler, alors qu’aucun scrutin de ce type n’est prévu ci n’est dans un avenir lointain, voire très lointain.

Deux ans, les derniers sondages en la matière, qu’il s’agisse de J. Bardella testé seul, avant que M. Le Pen « obtienne » aussi « son » un sondage, de J.L. Mélenchon, d’E. Philippe, B. Retailleau, G. Attal, M. Tondelier, R. Glusksmann, etc. Tous les sondeurs s’y sont mis, ou presque. Qu’il soit encore une fois bien clair qu’il ne s’agit nullement d’intentions de vote. Les sondeurs le savent bien mais ils n’en démordent pas. Ils continueront à appeler « intentions de vote » alors que tout le monde sait, où devrait savoir, que les résultats de ces sondages ne sont ni plus ni moins que des artefacts, parmi les plus représentatifs de la notion, pour rester poli. Et avec eux, on ne va pas les oublier, les médias et les politiques qui les commandent le cas échéant.

On pose une question et on obtient une réponse. C’est aussi simple que cela. La question posée est-elle pertinente (au moment où elle posée, par exemple) ?, l’échantillon est-il représentatif ? Les candidat(e)s sont ils connu(e)s ?, pour se limiter à des questionnements que l’on espère un peu familiers des lecteurs.

Non ! Bien sûr. Alors pourquoi ? Pour apporter une information comme le prétend une fois encore B. Teinturier (commission parlementaire sur l’organisation des élections en France), ? Pour alimenter le fil de l’actualité politique, des chaines d’info notamment ? Pour tenter de peser sur les états majors des partis ? Comme a tenté de le faire T. Cazenave, à titre d’exemple symptomatique, le Président de la commission parlementaire des élections en France, qui a commandé un sondage - un an avant les élections municipales de Bordeaux -, on est à peine surpris...

Rien n’est trop bon pour sélectionner le personnel politique et réduire à la portion congrue le « choix » des électeurs. En délivrant des nouvelles imparfaites encore à affiner comme les prétendent les sondeurs ? Non, il n’ y a rien d’imparfait à cela, c’est tout juste faux, les inconnues étant multiples et de différentes natures. Il s’agit donc bien de fausses nouvelles.

Lire aussi

  • Les sondages ne sont pas « trompés »

    8 juillet 2024

    Au soir du deuxième tour des élections législatives du 7 juillet 2024, les sondeurs ont eu le triomphe modeste. Certes les sondages ne sont pas des prédictions, certes ils restent approximatifs, (...)

  • Jaffré fait du Jaffré

    28 juin 2024

    Les sondeurs ont en commun avec les politiques, que jamais ils ne « décrochent » comme on le dit à propos de toxicomanes. Rien ne les dissuade ou les décourage, ni leurs échecs, ni dans le « meilleur » (...)

  • Le retour du système Buisson

    16 juin 2024

    Le JDD du 16 juin 2024 a ramené un parfum connu avec la parution d’un sondage maison. L’hebdomadaire publie régulièrement des sondages que l’Observatoire a souvent critiqué. En période électorale, il (...)