Il revient en ces termes sur son article paru dans le Monde du 12 janvier 1995 intitulé « Pour l’opinion l’élection présidentielle est déjà jouée » annonçant la victoire du Premier ministre Edouard Balladur à la présidentielle deux mois plus tard, prédiction qui lui a beaucoup été reprochée.
Jérôme Jaffré : « vous avez raison de souligner les choses avec cruauté. Deux remarques le titre n’est pas de moi, il est de la rédaction du Monde et il n’est pas contenu dans mon article et la rédaction du Monde ne m’a pas consulté » [2].
Michel Winock : « bonne réplique ».
Jérôme Jaffré : « deuxièmement il est de janvier l’élection a lieu en avril. il traduit l’état de l’opinion en janvier et l’état de l’opinion en janvier est que Edouard Balladur est super dominant. La question ensuite c’est pourquoi a-t-il perdu en campagne je le reconnais bien volontiers, incontestablement... »
Michel Winock : « mais le ’déjà jouée’ c’était pas vous ? »
Jérôme Jaffré : « non ! Et la rédaction du Monde a fait là...et j’ai protesté le jour même... »
Jérôme Jaffré n’omet qu’un détail. Le Monde alors dirigé par Jean-Marie Colombani militait pour Edouard Balladur, plus précisément le directeur du Monde était très proche du conseiller « ès sondages » du Premier ministre, un professeur de science politique, aujourd’hui sénateur, Hugues Portelli. Comment oserait-on faire croire qu’une alliance bien fondée en faveur d’un candidat est devenue un accident de titre ?