Il faut croire que les hypothèses fictionnelles opposant un candidat dûment qualifié à un autre dûment disqualifié amusent beaucoup sondeurs et médias dans leurs conjectures et autres supputations politologiques puisque François Fillon, lui aussi éliminé dès le premier tour (17%), « partage » avec Jean-Luc Mélenchon son impossible victoire sur Marine Le Pen (55% contre 45%). Le sondeur ne s’arrête pas en si bon chemin puisqu’il oppose chacun des deux perdants du premier tour à l’autre gagnant (Emmanuel Macron). Les autres disqualifiés pourraient en prendre ombrage, et on est presque déçu par l’absence de duels de second tour entre tous les perdants.
Faut-il que le métier de sondeurs soit si ennuyeux pour qu’ils en viennent à inventer des confrontations en contradiction avec leur « scénario principal » (ici le duel entre E. Macron et M. Le Pen au second tour). Car même à considérer les réponses de toute ou partie des sondés comme sincères il demeure difficile de qualifier les intentions exprimées de sérieuses tant le degré de réalité des choix proposés demeure faible...y compris pour les sondés.
Il fut un temps, pas si lointain, où la commission des sondages dénonçait ce type de jeux (cf. Entre amis : la commission, les sondeurs...et Emmanuel Macron ; Fillon président ? L’hypothèse impossible). Car c’est un jeu on l’aura compris et rien d’autre. Faut-il interpréter son silence comme une approbation ? Qui ne dit mot consent dit-on. Alors quand il s’agit d’un organisme de contrôle... [1].