observatoire des sondages

Devoir de rattrapage : les sondeurs argentins toujours aussi mal « inspirés »

mardi 27 août 2019

La présidentielle est manifestement une tâche trop ardue pour les sondeurs argentins. Ils n’ont certes pas réitéré le fiasco de 2015 mais les primaires du 11 août 2019 (obligatoires pour tous les partis politiques) leur ont donné une nouvelle occasion de montrer l’étendue de leurs « prouesses », un fatras d’évaluations du vainqueur et du vaincu pressentis.

C’est bien en effet Alberto Fernandez (associé à l’ancienne présidente Cristina Fernandez de Kirchner) qui a remporté le scrutin avec 47,7% des suffrages face au président en exercice Mauricio Macri 32.1%, mais la divergence des chiffrages et les écarts annoncés entre les deux principaux prétendants sont tels qu’on se demande toujours comme les sondeurs s’y sont pris (voir tableau ci-dessous [1].

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De fait si la défaite de M. Macri a été anticipée par la presse c’est son ampleur qui demeure, pour elle, une « surprise ». C’est-à-dire une déroute pour les sondeurs aussi (cf. Qu’est-ce qu’un miracle ?). Les multiples affinités de la profession avec les dirigeants en place seraient-elles le fin mot de cette nouvelle farce sondagière comme certains commentaires l’ont déjà suggéré ? La multiplication et la généralisation des enquêtes « low cost » (autrement dit peu rigoureuses méthodologiquement et scientifiquement) comme semble s’en inquiéter un article paru quelques jours avant le scrutin dans le quotidien de droite La Nación [2] fournit un faisceau d’indices beaucoup plus plausible, faits d’échantillons non représentatifs et de réponses douteuses. Conclusion : en Argentine comme ailleurs de nombreuses « surprises » en perspective. De quoi ravoir la presse.


[2Podemos seguir creyendo en las encuestas electorales ?. En français : « Pouvons-nous continuer à croire les sondages électoraux ? »

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