C’est bien en effet Alberto Fernandez (associé à l’ancienne présidente Cristina Fernandez de Kirchner) qui a remporté le scrutin avec 47,7% des suffrages face au président en exercice Mauricio Macri 32.1%, mais la divergence des chiffrages et les écarts annoncés entre les deux principaux prétendants sont tels qu’on se demande toujours comme les sondeurs s’y sont pris (voir tableau ci-dessous [1].
De fait si la défaite de M. Macri a été anticipée par la presse c’est son ampleur qui demeure, pour elle, une « surprise ». C’est-à-dire une déroute pour les sondeurs aussi (cf. Qu’est-ce qu’un miracle ?). Les multiples affinités de la profession avec les dirigeants en place seraient-elles le fin mot de cette nouvelle farce sondagière comme certains commentaires l’ont déjà suggéré ? La multiplication et la généralisation des enquêtes « low cost » (autrement dit peu rigoureuses méthodologiquement et scientifiquement) comme semble s’en inquiéter un article paru quelques jours avant le scrutin dans le quotidien de droite La Nación [2] fournit un faisceau d’indices beaucoup plus plausible, faits d’échantillons non représentatifs et de réponses douteuses. Conclusion : en Argentine comme ailleurs de nombreuses « surprises » en perspective. De quoi ravoir la presse.